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Cindy Fornelli  | 
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La fraude aux rapports financiers est relativement rare, mais elle reste un sérieux défi. Une recherche du Committee of Sponsoring Organizations of the Treadway Commission (COSO) a indiqué que la perte monétaire cumulative médiane résultant de ce type de fraude est d'environ 12 millions USD.[1]

La mauvaise nouvelle : La fraude aux rapports financiers, comme la plupart des crimes, sera toujours une menace. La bonne nouvelle est que les comptables et les vérificateurs, les dirigeants financiers, les conseils d'administration, et les autres intervenants clés dans la chaîne de l'information financière ont maintenant, plus que jamais, les ressources et les connaissances pour décourager et détecter la fraude. Qui plus est, nous savons qu’une application minutieuse et complète des ressources fait une énorme différence pour la détection des fraudes dans les entreprises de toutes tailles.

Ce qui fonctionne dans la lutte contre la fraude

Grâce à un large éventail d'efforts de recherche au cours des dernières années, nous avons une très bonne compréhension des deux facteurs qui conduisent à la fraude aux rapports financiers et des mesures nécessaires pour faire face à ces facteurs. Une des étapes les plus importantes pour les chefs d'entreprise est la construction d'une culture d'entreprise qui valorise systématiquement les comportements éthiques et adéquats. Une telle culture d'entreprise, solide et éthique, commence avec des cadres fixant le bon « ton à utiliser par la direction, » qui à son tour se propage pour créer une bonne « ambiance au milieu » et de l'« effervescence en bas. »

Ces efforts ne sont pas seulement souhaitables en principe, ils obtiennent des résultats. Un nouveau rapport du Ethics Research Center (ERC),[2] par exemple, estime qu'« au sein d'une entreprise, la force de la culture de l'étique et l'efficacité de son programme interne de déontologie et de conformité (E&C) sont étroitement liées au comportement au travail. » En effet, d’après les recherches de l'ERC, un taux alarmant de 62 pour cent des travailleurs des grandes entreprises sans programme E&C efficace rapportent avoir observé une faute professionnelle. Mais dans les entreprises avec des programmes E&C efficaces, ce taux plonge à 33 pour cent. (Information complète : Mon organisation, le Centre pour la qualité de l’audit, a parrainé le rapport de l'ERC; la recherche de l'ERC était indépendante.)

Alors, quels sont les éléments d'un programme E&C complet ? L'ERC en répertorie sept :

  1. Des normes écrites de conduite éthique sur le lieu de travail
  2. Une formation sur les normes
  3. Des ressources d’entreprise qui fournissent des conseils sur les questions d'éthique
  4. Un moyen de signaler les violations potentielles de façon confidentielle ou anonyme
  5. Des évaluations de performance de conduite éthique
  6. Des systèmes pour discipliner les contrevenants
  7. Un ensemble indiqué de valeurs ou principes directeurs

« Des programmes de déontologie et de conformité correctement mis en œuvre font une différence, souvent une grande différence », affirme le rapport de l'ERC.

Ressources pratiques de mise en œuvre

Bien sûr, la constitution des éléments cités ci-dessus exige un engagement, un effort et un savoir-faire considérables. Heureusement, il y a une abondance de ressources qui offrent des suggestions pratiques.

Comme le rapport de l'ERC le montre, les ressources peuvent prendre la forme de rapports et de livres blancs. Une organisation qui produit de tels rapports est la Anti-Fraud Collaboration, un groupe qui unit le Center for Audit Quality, le Financial Executives International, le Institute of Internal Auditors, et le National Association of Corporate Directors.

En novembre 2014, la Anti-Fraud Collaboration a publié—L'organisation qui résiste à la fraude : Outils, Traits et techniques pour détecter et prévenir la fraude en matière d'information financière—offrant une gamme de recommandations qui évoluent selon les différentes parties prenantes et les organisations de différentes tailles. Inspirée par un large corpus de recherches et de discussions récentes sous forme de table ronde, La Fraud Resistant Organization a une vue globale orientée vers l’action.

Voici quelques-uns des rapports des plus remarquables :

  • Rapport aux nations sur la fraude et les abus au travail de l'ACFE
  • Enquête mondiale sur la fraude de l'EY
  • Rapport sur la fraude de Kroll
  • Qui est le fraudeur type ? de KPMG

Un autre effort de la part de la Anti-Fraud Collaboration est sa série d’études de cas. Celles-ci sont un ensemble de scénarios de fraude hypothétiques, qui sont basées sur la méthode des cas de la Harvard Business School. Les participants aux enseignements d’études de cas commencent avec un ensemble de faits concernant une société fictive confrontée à une fraude. Guidés par un instructeur, ils discutent ensuite de ce qui aurait pu être fait pour remédier à la situation.

En dernier lieu, mais non le moindre, des webdiffusions et autres matériels vidéo peuvent constituer des ressources de grande valeur. Pour sa part, la Anti-Fraud Collaboration a récemment produit une série de webdiffusions (toutes disponibles gratuitement sur YouTube) dans lesquels des experts de l'information financière offrent des perspectives variées et des conseils réalistes.

  • Comment la culture d'entreprise peut engendrer la fraude (décembre 2013)
  • Culture d'entreprise éthique (avril 2014)
  • Programmes de dénonciation efficaces (juillet 2014)
  • Bâtir une organisation à l'épreuve des fraudes (janvier 2015)

Faites passer le mot

Dans la lutte contre la fraude financière, un domaine dans lequel les régulateurs financiers sont censés se concentrer davantage, il est essentiel que toutes les parties prenantes se réunissent et tirent profit de ressources comme celles-ci. Il est également important pour nous tous de transmettre cette connaissance et cette perspective aux autres. Donc lisez un rapport, consultez une étude de cas, ou regardez une vidéo—ensuite, partagez cette ressource avec des collègues ou avec vos contacts sur LinkedIn et les autres réseaux sociaux. Faites passer le mot largement : la fraude financière est un défi difficile, mais nous possédons beaucoup de ressources pour nous aider à y remédier.

Ancienne directrice adjointe de la gestion des placements à la SEC et vice-présidente principale à la Bank of America, Cindy Fornelli est directrice exécutive du Centre pour la qualité de l’audit depuis sa création en 2007.


[1] Le Committee of Sponsoring Organizations de la Treadway Commission, Fraudulent Financial Reporting : 1998-2007—An Analysis of U.S. Public Companies (Une analyse des entreprises publiques des Etats-Unis) (2010)

[2] Ethics Research Center, The State of Ethics in Large Companies (L’état de l’éthique dans les grandes entreprises) (2015) 

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Cindy Fornelli

Executive Director, Center for Audit Quality (CAQ)

Cindy Fornelli is a former Deputy Director of Investment Management at the SEC and Senior Vice-President at Bank of America. A securities lawyer, she has served as the Executive Director of the Center for Audit Quality since its establishment in 2007.