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Une carrière en comptabilité? Terne, prévisible, aux dires de certains. Pourtant, au-delà des préjugés, c’est une aventure à vivre, qui ouvre des horizons inédits. Le parcours de bien des comptables – et le mien – en témoigne.

Comme tant d’autres, j’ai fait mes débuts en audit, un travail jugé fastidieux par ses détracteurs, mais où j’ai pris un vif plaisir à nouer des liens avec divers clients et à les voir concrétiser leurs idées sur les marchés. J’ai eu le privilège d’observer des chaînes de production dans l’agroalimentaire, dans les pâtes et papiers et dans le secteur automobile. En recherche-développement, j’ai suivi le cheminement des projets, du prototype à la mise en marché. Admis dans les coulisses de l’organisation, l’auditeur en examine de près les rouages.

Au fil des ans, j’ai gravi les échelons et étoffé mon bagage, pour enfin entrer à Revenu Canada, où j’ai acquis des compétences en juricomptabilité et participé à des enquêtes criminelles. De concert avec le ministère de la Justice et les forces de l’ordre, je me suis plongé dans des dossiers d’envergure pour réunir des indices et monter la preuve. Témoin expert, chargé de prouver la culpabilité de l’accusé hors de tout doute raisonnable, j’ai été entendu par les tribunaux dans diverses causes : détournement de fonds, blanchiment d’argent, évasion fiscale, traite des personnes, contrebande et trafic de drogue, trafic d’armes, et financement du terrorisme. Les juricomptables épluchent les comptes pour remonter la filière. Les policiers, eux, appréhendent les escrocs. C’est un travail en tandem dont je tire une grande fierté.

Par la suite, j’ai accédé au rang des cadres à Revenu Canada, et je me suis intéressé aux relations intergouvernementales, à la planification stratégique et même à la mise sur pied d’un système de gestion des ressources humaines basé sur les compétences.

Terne, comme carrière? Prévisible? Bien sûr que non.

Pour les comptables professionnels, les occasions de faire œuvre utile ne manquent pas. À nous de prendre les devants et, par exemple, de siéger à des conseils et à des comités. J’ai tiré de précieux enseignements de mes activités bénévoles : sports d’équipe, affaires municipales, église, j’ai été présent dans divers milieux. J’ai aussi résolu de m’investir dans la profession elle-même, ce qui m’a amené à présider le Conseil d’administration de CPA Canada (sans jamais m’ennuyer). Pour encore progresser et assurer son rayonnement, la profession dépend de ses bénévoles. Si vous décidez d’apporter votre pierre à l’édifice, je vous garantis que vous en tirerez satisfaction.

En conclusion, faire état de son parcours, c’est combattre le préjugé du métier ennuyeux. Quand on se consacre à la comptabilité, on entreprend un voyage, et chacun choisira son cap, ses escales, sa destination.

J’y vois une aventure à vivre.