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  • Préservation de la confiance en temps de crise

    Chaque crise est unique !  Ces dernières années, nous avons assisté à des crises systémiques de grande ampleur provoquées par des bulles spéculatives, par des actes terroristes et par le coronavirus.  Même si les causes et les impacts sont essentiellement imprévisibles, une chose est sûre : une nouvelle crise va survenir. 

    Dans toute situation de crise, les entreprises, les cabinets professionnels, les entités du secteur public et les organisations privées assument avant tout la responsabilité du bien-être de leurs employés, de leurs clients et des communautés.  Même s’ils ne se trouvent généralement pas en première ligne lorsqu’il s’agit d’affronter directement une menace, les comptables professionnels du monde entier apportent leur expertise stratégique et opérationnelle, leur intégrité, leur fiabilité et la transparence des informations nécessaires au fonctionnement des économies, même en temps de crise. Fort heureusement, les zones éloignées et la technologie virtuelle d’aujourd’hui permettent aux employeurs de comptables professionnels de mieux adapter les besoins de leurs employés et de leurs clients à la mission qui consiste à garantir le bon fonctionnement des entreprises, des gouvernements, des marchés et des économies.  

    Les crises peuvent perturber nos lieux de travail, notre vie familiale et notre état d’esprit, entraînant ainsi des répercussions sur les contrôles et les processus internes, le comportement personnel et professionnel, ainsi que sur les décisions prises face à l’incertitude et aux informations manquantes.  De tels enjeux ont une incidence sur les services importants fournis par les comptables professionnels et peuvent ébranler les fondements sur lesquels reposent les informations pertinentes, fiables et de haute qualité auxquelles se réfèrent les conseils d’administration et les dirigeants des entités déclarantes, les décideurs politiques gouvernementaux/en politiques de réglementation, les investisseurs, ainsi que les autres parties prenantes.  Lorsque ces enjeux se présentent et que l’importance d’une information de qualité devient primordiale, l’expertise, la confiance et le jugement de la profession comptable sont mis à l’épreuve et doivent véritablement rayonner. 

    Chaque crise nous apprend quelque chose de nouveau sur la manière de se préparer au mieux à l’événement suivant, de l’atténuer ou même d’essayer de le prévenir.  La société a besoin de comptables professionnels, composante essentielle d’une économie mondiale durable et résiliente, animée par un sens éthique fondamental de la responsabilité d’agir dans l’intérêt public.  La préservation de la confiance en temps de crise représente une voie rapide vers la reprise après ladite crise.  

    Regulators Acknowledge the Challenges Faced by Reporting Entities During the COVID-19 Pandemic

    "Active oversight of financial reporting and audit processes by the issuer’s audit committee or those charged with governance (TCWG)…further supports the provision of reliable, high-quality information to investors.” 

    “…we would not expect to second guess good faith attempts to provide investors and other market participants appropriately framed forward-looking information.”

    Commentary from Center for Audit Quality and CFA Institute

    “As knowledgeable investors recognize, this is a challenging time for even the best-managed companies….Investors should be thoughtful about the mix of information they are relying on to make decisions, including the assumptions and judgements going into that information and the level of auditor involvement."

    1. Rôle de la direction générale et des responsables de la gouvernance

    La direction générale, les directeurs des conseils d’administration, les membres des comités d’audit (c’est-à-dire les responsables de la gouvernance – « TCWG »’) sont chargés de la préservation de la qualité et de l’intégrité des décisions prises, des informations signalées et des messages communiqués aux parties prenantes en période de stress économique ou de stress opérationnel. 20    La capacité du conseil d’administration et de la direction générale à cerner les enjeux, à élaborer des solutions innovantes, à diriger la culture d’entreprise et à naviguer dans les incertitudes, conditionnera la survie et l’avenir d’une entité confrontée à une crise.

    • Pour se préparer à la crise, l’IFAC estime que les conseils d’administration et la direction des entreprises doivent adopter une « réflexion intégrée » dans la gestion de leurs organisations, en se concentrant sur les inducteurs de valeur, la résilience du modèle d’entreprise, des évaluations claires des risques et des opportunités, et un lien solide entre les indicateurs clés de performance (ICP) et les incitations.  Les crises soumettent les entreprises à des tests qui mettent en évidence des faiblesses stratégiques et structurelles ou des dépendances faciles à ignorer en période de prospérité.  Le partenariat de l’IFAC avec l’International Integrated Reporting Council (IIRC) traduit notre soutien aux entreprises désireuses de se concentrer sur la création et la préservation de la valeur à long terme.
    • Les comités d’audit se doivent d’être vigilants, agiles, indépendants, disciplinés et engagés.  Nous recommandons 6 mesures visant à optimiser leur rôle essentiel dans la gouvernance, la supervision et la création de valeur à long terme en temps de crise
      • rester informés,
      • communiquer et collaborer,
      • exploiter l’expertise disponible,
      • promouvoir l’amélioration continue,
      • penser de manière holistique, et
      • s’ouvrir à la technologie. 
    • L’adoption de ces recommandations peut nécessiter le renforcement et le perfectionnement des dispositifs de gouvernance, ainsi que l’amélioration des activités de gestion des risques et de contrôle interne.

    • Les incitations aux activités frauduleuses et le risque d’erreur peuvent être accentués lorsque les organisations et les individus sont confrontés à des défis économiques inhabituels et à des environnements de travail déstabilisés (lien vers l’OICV, lien vers la SEC, lien vers le FRC britannique). 20  Les responsables de la gouvernance assument l’ultime responsabilité en matière d’intégrité et de transparence des entreprises L’IFAC estime que les conseils d’administration et la Direction du groupe doivent prendre des mesures visant à garantir:
      • Les contrôles internes sont adaptés ou améliorés en fonction des nouvelles conditions de fonctionnement
      • « Ton au sommet » indique clairement qu’il existe une tolérance zéro en matière d’activités inappropriées et encourage les employés à dénoncer les erreurs ou les actes répréhensibles qu’ils constatent.
      • Il est prévu un état de vigilance accentué visant à détecter la fraude ou la manipulation des informations comptables.
      • La collaboration avec les auditeurs externes débouche sur des évaluations des risques actualisées de manière appropriée, sur un engagement renforcé auprès des services financiers et de l’audit interne, et garantit la mise à disposition et l’obtention de preuves d’audit suffisantes et appropriées.
    • L’IFAC estime que le fait de fournir des efforts supplémentaires en vue d’offrir des informations et des divulgations fiables et de qualité améliorera le niveau de compréhension des parties prenantes, renforcera la crédibilité des entités déclarantes et réduira les erreurs de jugement au lendemain d’une crise. 21   Il est essentiel de divulguer les hypothèses, les jugements et les estimations qui constituent la base de l’analyse des scénarios, des guides de performance future, des mesures de la juste valeur, des dépréciations ou des pertes de crédit attendues.  Il en va de la protection des investisseurs.  Ce faisant, la direction garantit une transparence fondée sur les informations disponibles au moment de la création de l’entreprise et fournies en toute bonne foi, ainsi que la solidité de l’analyse et de la planification de l’entreprise et sa capacité de survie face à l’évolution des réalités et des circonstances futures.  Toutefois, les investisseurs et les autres utilisateurs de l’information financière ne peuvent pas supposer que toutes les sociétés formuleront des hypothèses, des jugements et des estimations similaires en période d’incertitude - le risque d’incohérence ou d’inexactitude dans les informations publiées pourrait donc augmenter. 22 Voilà pourquoi la transparence revêt toujours une grande importance.
    • L’IFAC est convaincue qu’une gouvernance d’entreprise efficace suppose l’élaboration de plans de continuité des activités fondés sur une communication solide entre le Conseil d’administration/la Direction et les principales parties prenantes externes, notamment les auditeurs, les régulateurs, les consultants, les experts universitaires/industriels, les agences de notation et les grands actionnaires.  Lorsque les canaux de communication habituels sont coupés, une société doit prendre les mesures nécessaires en vue de maintenir la transparence et la responsabilité, afin d’éviter les malentendus et les décisions mal informées.
    • La communication entre la direction d’une entité et les parties prenantes revêt une grande importance dans les entreprises de toutes tailles.  L’assemblée générale annuelle constitue l’un des forum les plus importants pour les entreprises publiques.  Grâce à la technologie actuelle, les entreprises peuvent tenir des réunions « virtuelles ».  En accord avec les représentants de la communauté mondiale des investisseurs, l’IFAC est convaincue du fait que, pendant une crise, les préoccupations en matière de sécurité publique peuvent repousser ou modifier le format des assemblées annuelles, mais ces stratégies d’urgence doivent être employées avec le plus grand soin, dans un souci de participation maximale, et ne doivent pas être extrapolées par les entreprises ou les régulateurs à des pratiques d’après-crise qui pourraient, à long terme, réduire la responsabilité envers les actionnaires et les parties prenantes. 6
    • Certes, les audits d’états financiers sont généralement effectués chaque année, mais nous estimons que le TCWG (en particulier dans les entreprises dont le secteur d’activité est fortement perturbé) devrait envisager des missions d’assurance supplémentaires ou de services connexes qui traitent de questions telles que :
      • continuité de l’exploitation, y compris des simulations de liquidité et de solvabilité;
      • mesures de préservation du capital, y compris la suspension des dividendes ;
      • évaluation du contrôle interne ; et
      • valorisations et estimations du fonds de commerce, des actifs incorporels, des stocks, des instruments financiers, des créances commerciales ou des pertes sur prêts.
    • L’IFAC est convaincue du fait que les politiques de dénonciation des irrégularités dans les entreprises et les régimes juridiques efficaces en matière de traitement des divulgations protégées relève de la bonne gouvernance, constitue un moyen de dissuasion efficace contre la fraude et est particulièrement important lorsque les contrôles et les procédures opérationnelles habituels sont perturbés. 8 

    1. Public Interest Responsibilities Must Remain Paramount in an Age of COVID-19 (825)IFAC Pont of View – Achieving High Quality Audits, The Right Governance:  https://www.ifac.org/what-we-do/speak-out-global-voice/points-view/achieving-high-quality-audits#toptab-3-the-right-governance

    3. Center for Audit Quality - Managing Fraud Risk, Culture, and Skepticism During COVID-19, April 20, 2020

    4. L’OICV souligne l’importance de la divulgation d’informations pendant la pandémie de COVID-19, en précisant que « les investisseurs et autres parties prenantes ont besoin d’informations financières de qualité et en temps utile, ainsi que d’informations transparentes et propres à chaque entité, y compris des informations sur l’impact de la COVID-19... ». En outre, en ce qui concerne les audits des rapports annuels, « des audits de haute qualité menés par un auditeur indépendant constituent une partie essentielle de l’écosystème qui fournit des informations financières fiables et de haute qualité aux investisseurs. Cette démarche devra être complétée par une supervision attentive des processus d’information financière et d’audit assurée par le comité d’audit de l’émetteur ou par les responsables TCWG, ce qui favorisera la fourniture d’informations fiables et de qualité aux investisseurs ».

    https://www.iosco.org/library/pubdocs/pdf/IOSCOPD655.pdf

    La SEC a invité les sociétés « à fournir autant d’informations que possible au sujet de leur situation opérationnelle actuelle et de leurs plans d’exploitation futurs dans le cadre des diverses conditions d’atténuation liées à la COVID-19 »  La SEC reconnaît que « ... les résultats financiers et opérationnels réels peuvent différer de manière substantielle de ce qui apparaîtrait aujourd’hui comme des estimations raisonnables » et que, compte tenu de « l’incertitude de notre environnement commercial actuel, nous ne nous attendons pas à remettre en cause les initiatives prises de bonne foi dans le but de fournir aux investisseurs et aux autres acteurs du marché des informations prospectives bien structurées. »  https://www.sec.gov/news/public-statement/statement-clayton-hinman

    La SEC a également déclaré que « ...de nombreuses sociétés ont été obligées de prendre des décisions cruciales et de recourir à d’importantes estimations afin de traiter diverses questions de comptabilité et d’information financière.  Ainsi que le savent bien ceux qui s’engagent avec nous, l’OCA [Bureau du chef comptable] ne s’est jamais opposé aux décisions raisonnées que les entités ont prises, et nous continuerons à adopter cette approche.  Les sociétés doivent s’assurer que les décisions et estimations significatifs sont publiés dans un langage compréhensible et utile aux investisseurs, et que l’information financière qui en résulte reflète et est cohérente avec les faits et les circonstances propres à la société ». https://www.ifac.org/knowledge-gateway/contributing-global-economy/publications/small-business-continuity-checklist

    Les directives du  U.K. Financial Reporting Council aux entreprises et aux auditeurs reconnaissent que « la réalisation d’évaluations et d’estimations prospectives lors de la préparation des états financiers et de la fourniture d’autres rapports d’entreprise est particulièrement difficile actuellement ».   Les directives du FRC traitent de « l’établissement de rapports narratifs visant à fournir des informations prospectives propres à l’entité et qui fournissent des indications sur l’évaluation par le Conseil d’administration de la viabilité de l’entreprise et sur les méthodes et hypothèses qui sous-tendent cette évaluation ; ...le fondement de toute décision importante ...confirmant la préparation des états financiers sur la base de la continuité de l’exploitation ; et l’importance renforcée de la fourniture d’informations sur les jdécisions importantes appliquées dans la préparation des états financiers, les sources d’incertitude des estimations et les autres hypothèses formulées... ».  https://www.frc.org.uk/covid-19-guidance-and-advice

    5. Dans le contexte de la pandémie de COVID-19, le FRC déclare que « ...les utilisateurs ne peuvent pas s’attendre à ce que toutes les sociétés émettent des hypothèses uniformes en présence de telles incertitudes.  Ce manque de cohérence rend la nécessité d’une divulgation complète des décisions, des hypothèses et des estimations sensibles beaucoup plus importante que d’habitude ». 

    https://www.frc.org.uk/about-the-frc/covid-19/company-guidance-updated-may-2020-(covid-19)

    Pensions & Investments, 17 juin 2020, commentaire de Julie Bell (Center for Audit Quality) et Sandra Peters (CFA Institute) :  « Ainsi que l’ont reconnu les investisseurs avertis, c’est une période difficile pour les sociétés, même les mieux gérées.  Les difficultés rencontrées à ce jour dans la présentation de l’information financière [liée à la pandémie de 2020] vont probablement se poursuivre....Les investisseurs doivent réfléchir à la combinaison d’informations à partir desquelles ils prennent des décisions, y compris les hypothèses et les décisions qui sous-tendent ces informations, ainsi que le niveau d’implication des auditeurs.  Malgré ces défis, les investisseurs doivent rester convaincus que l’écosystème de l’information financière des entreprises publiques, des auditeurs et des régulateurs est conçu pour leur fournir les informations nécessaires à la prise de bonnes décisions d’investissement.  Ces décisions joueront un rôle primordial dans notre reprise économique ».  https://www.pionline.com/industry-voices/commentary-covid-19-demands-investors-read-financial-statements-very-carefully

    6. Council of Institutional Investors Statement on Virtual Shareholder Meetings During Public Health Emergency:  https://www.cii.org/march2020virtualmeetings

    ICGN Viewpoint - How different markets are handling shareholder meetings during the COVID-19 coronavirus health emergency:  https://www.icgn.org/how-different-markets-are-handling-shareholder-meetings-during-covid-19-coronavirus-health-emergency

    8. IFAC Point of View - Fighting Corruption and Money Launderinghttps://www.ifac.org/what-we-do/speak-out-global-voice/points-view/fighting-corruption-and-money-laundering

    L’Institut des comptables agréés d’Angleterre et du Pays de Galles (ICAEW) fournit des conseils pratiques aux administrateurs sur l’importance de la dénonciation pendant la pandémie de COVID-19.  https://www.icaew.com/technical/corporate-governance/roles/company-directors/directors-guidance/how-can-directors-support-effective-whistleblowing-in-the-current-crisis

    Following the 2008 Financial Crisis, IFAC's Former Fayez Chaudhury, observed:

    “Strengthening the global financial system’s capacity to anticipate, respond and collaborate is paramount—especially before the next inevitable shock to challenge the global economy.”  

    The Global Public Policy Committee has compiled a report on publicly available information about shifting regulatory obligations in light of the COVID-19 pandemic.

    William D. Duhnke, Chairman of the PCAOB

    “Effective audits unquestionably require auditors to exercise substantial judgment. So long as those judgments are made in good faith and are guided by the sound application of our auditing standards, auditors should feel empowered to make them. We do not and will not second guess judgments that, when made, were reasonable under our standards and applicable law.”   

    2. Rôle des régulateurs et des organismes de normalisation

    Les organismes de réglementation responsables du contrôle des rapports des entreprises ont pour mission de protéger les intérêts des investisseurs et des autres parties prenantes qui s’appuient sur les informations publiques fournies par les entreprises.  En période d’incertitude, les régulateurs doivent endosser leur rôle prudentiel de manière à susciter la confiance du public vis-à-vis des marchés.  Il est nécessaire de travailler en collaboration avec les entreprises, les auditeurs et d’autres prestataires de services essentiels, en plus d’assurer un contrôle efficace.  Une approche axée sur les résultats, proportionnée aux circonstances particulières, permettra de soutenir le travail important qui doit être accompli par cette profession en période de crise.9   Après une crise, on réclame souvent de nouvelles réglementations visant la « résolution » des problèmes du passé. 10  Toutefois, on ne saurait surestimer l’importance du renforcement de la gouvernance et de l’attention portée au comportement éthique, associées à un contrôle prudentiel efficace et à l’amélioration des exigences réglementaires.11

    • En temps de grande incertitude, le dialogue direct et multipartite entre les régulateurs, les entreprises, les investisseurs et les différents acteurs de la profession comptable constitue la meilleure solution permettant d’identifier et de mieux comprendre les problèmes et les incidences de la crise.  L’IFAC est favorable à une action précoce de la part des régulateurs consistant à s’engager directement auprès des entreprises et à leur fournir des orientations appropriées, dans le cadre des efforts entrepris en faveur de la communication d’informations de haute qualité aux actionnaires et aux parties prenantes.  Un dialogue entre juridictions, qui ne soit pas seulement national, peut et doit être engagé afin d’éviter la fragmentation réglementaire.  Nous exhortons les régulateurs à prendre des mesures proactives, pendant et après toute crise, visant à établir ces réseaux de parties prenantes de manière à ce qu’ils se tiennent « prêts » à affronter l’événement suivant.
    • L’IFAC est convaincue du fait que les normes d’information financière fondées sur des principes constituent le cadre le plus efficace permettant de communiquer des informations pertinentes et comparables, quelles que soient les circonstances propres à l’entreprise, au secteur, au pays ou au marché, y compris en temps de crise.   L’alternative – une approche centrée sur les règles– peut se révéler plus rigide et sujette à modification ou suppression lorsque des situations particulières se présentent.  Les législateurs et les régulateurs se doivent d’examiner de près les répercussions de toute intervention en temps de crise et d’assurer la coordination avec les organismes de normalisation appropriés, ainsi que leur soutien.  Nous exhortons les normalisateurs à défendre avec fermeté leur droit à un procès équitable. Les conséquences d’une telle mesure doivent être communiquées de manière appropriée par les entités déclarantes.12 
    • La conformité aux normes doit toujours prévaloir, même si des retards dans les dépôts sont nécessaires pour garantir la haute qualité des informations communiquées.  L’IFAC est favorable à des prolongations raisonnables et temporaires et à un allègement de la réglementation accordé par les régulateurs en cas de crise, de manière à trouver un juste équilibre entre la nécessité, d’une part, de fixer des délais pour les rapports des entreprises et, d’autre part, de garantir la fiabilité des rapports.13
    • L’IFAC recommande aux entreprises une attitude proactive dans l’examen des rapports intermédiaires à présenter dans le but de tenir les parties prenantes informées et de déterminer si des mesures supplémentaires (par exemple, l’émission d’un formulaire 8-K aux États-Unis ou d’autres formes de divulgation) sont nécessaires.14  Lorsque les conditions du marché et l’environnement opérationnel sont fortement perturbés, les régulateurs devraient évaluer la nécessité de renforcer les exigences propres à leur juridiction, y compris la fréquence des rapports (trimestrielle, semestrielle ou annuelle), de manière à équilibrer les conséquences pratiques de l’amélioration des rapports, tout en garantissant une transparence et une information suffisantes qui permettent de préserver à tout moment la confiance vis-à-vis des entreprises et des marchés.
    • Pendant une crise systémique, et en dépit des meilleures intentions et d’un travail acharné, la probabilité que l’avenir ne se déroule pas selon le schéma prévu par une entreprise augmente considérablement.15  La direction devra faire face à des hypothèses, des estimations et des décisions en raison de l’incertitude et de la volatilité.  Les incertitudes peuvent susciter des questions sur la continuité des activités.16 En prévision de tels défis, les régulateurs doivent clairement communiquer avec les marchés, les investisseurs et les autres parties prenantes, et les aider à faire connaître leurs attentes, en tenant compte des faits et circonstances inhabituels.  À ce propos, nous réaffirmons notre appui à la communication des questions d’audit clés (selon la norme ISA 701) et des questions d’audit cruciales (selon la norme PCAOB AS 3101) afin de garantir la transparence nécessaire aux nouvelles questions d’audit en situation de crise exigeant une attention. 17
    • Dans certaines juridictions, des politiques de rotation des associés ou des cabinets d’audit sont mises en œuvre afin de favoriser la liberté d’action des auditeurs. Nous invitons les autorités de régulation, les Conseils d’administration et la direction des entreprises à faire preuve de pragmatisme et à réexaminer les plans de modification des missions d’audit ou du personnel en cas de crise, afin d’assurer la pertinence, la fiabilité et la comparabilité des rapports d’entreprise et de garantir ainsi la continuité et la connaissance détaillée des activités, des processus et du personnel du client. 18
    • Tout comme les réglementations d’après-crise qui ont vu le jour à propos des « dispositions testamentaires » des grandes institutions financières ou des opinions sur les contrôles internes des sociétés publiques (par exemple, sur la base des critères du COSO élaborés aux États-Unis), l’IFAC invite les régulateurs à évaluer la pertinence pour certaines entités déclarantes de fournir aux investisseurs et aux autres parties prenantes une « analyse de résilience » annuelle. Ce rapport détaille les facteurs critiques de réussite d’une entreprise, relève les vulnérabilités et les dépendances inhérentes au modèle d’entreprise et explique toute politique de prévoyance raisonnable en cas de crise ou de secours, élaborée par la direction, conformément à l’approche du cadre intégré de présentation des rapports. 19

    9. Déclaration de Jay Clayton, président de la U.S. Securities and Exchange Commission (26 mars 2020) :  « La U.S. Securities and Exchange Commission et les autres régulateurs financiers examinent de près deux questions primordiales et interdépendantes.  Premièrement, nous sommes confrontés à un défi national sans précédent : une crise sanitaire et de sécurité qui exige de tous les Américains... un changement significatif de leur comportement quotidien...  Deuxièmement, la reconnaissance du fait que le fonctionnement continu et régulier de nos marchés constitue un élément essentiel de notre réponse nationale à la crise de la COVID-19 ainsi que de notre relance. » (caractères gras ajoutés afin de mettre le texte en évidence)  https://clsbluesky.law.columbia.edu/2020/03/26/sec-chairman-on-the-essential-connections-among-markets-businesses-and-workers-in-the-time-of-covid-19/

    10. Au lendemain de la crise financière de 2008, les résultats du sondage international  2015 de l’IFAC sur la réglementation (IFAC Global Regulation Survey 2015) ont révélé que pas moins de 84 % des personnes interrogées s’attendaient à ce que les incidences de la réglementation se fassent ressentir « davantage » ou « beaucoup plus » dans leurs organisations au cours des cinq prochaines années.  Après coup, 83 % des personnes interrogées ont déclaré que l’impact de la réglementation se ferait « davantage » ou « beaucoup plus » ressentir qu’au cours des cinq années précédentes.  From Crisis to Confidence:  The Role of Good Regulation (November 2015)  - https://www.ifac.org/system/files/publications/files/IFAC-REGULATION-PRIMER.pdf

    11. From Crisis to Confidence: Good Regulation, Governance, and Culture – Working to Regain Public Trust in Financial and Capital Markets, Business, and Government:  https://www.ifac.org/system/files/publications/files/From-Crisis-to-Confidence-Good-Regulation-Governance-and-Culture-Sept-2016.pdf

    12. Par exemple, voir Congress should leave accounting standards to FASB (Le Congrès devrait confier les normes comptables au FASB) par Shana Clor-Pruell et Brian White dans Accounting Today (« la promulgation arbitraire et ad hoc des normes comptables, les appels à des exemptions ou à des options visant à retarder la mise en conformité, tels que ceux de la loi CARES, ne doivent pas être autorisés à compromettre le processus établi et faisant autorité du FASB. ») :  https://www.accountingtoday.com/opinion/congress-should-leave-accounting-standards-to-fasb

    13. Par exemple, en ce qui concerne la pandémie de COVID-19 :

    i) La Commission des politiques publiques mondiales a compilé un rapport sur les informations accessibles au public, relatives à l’évolution des obligations réglementaires portant sur plus de 70 juridictions.  https://www.ifac.org/system/files/uploads/gateway/2.b.%20GPPC%20regulatory%20inventory%20%2011%20May%202020.pf

    ii) Le FRC a encouragé les entreprises britanniques « à tirer parti, le cas échéant, de l’extension annoncée par la FCA du délai de publication des rapports financiers annuels audités de quatre à six mois à compter de la fin de l’exercice financier ».  https://www.frc.org.uk/about-the-frc/covid-19/company-guidance-updated-may-2020-(covid-19)

    14. En ce qui concerne les rapports intermédiaires, l’OICV a recommandé « une divulgation plus rigoureuse des informations importantes et la réponse de la direction aux nouvelles circonstances ».  https://www.iosco.org/library/pubdocs/pdf/IOSCOPD655.pdf

    15. Le président du PCAOB, William Duhnke, aurait également fait une déclaration à propos de la COVID-19 : 

    « Le jugement de l’auditeur revêt une importance encore plus cruciale pour un audit de haute qualité dans ces circonstances singulières.  Bien que nous ne doutions pas de la validité des jugements raisonnables, nous confirmerons que ces jugements sont conformes à nos normes ».  https://news.bloombergtax.com/financial-accounting/auditors-adjust-to-not-being-there-in-era-of-six-feet-apart

    16. Voir Staff Audit Practice Alert on Going Concern in the Current Evolving Environment:  https://www.ifac.org/system/files/publications/files/IAASB-Staff-Alert-Going-Concern-April-2020.pdf

    18. Il convient de noter que le Code international de déontologie des professionnels comptables (y compris les normes d’indépendance), « le Code », prévoit des dispositions relatives à la rotation des associés d’audit auxquelles il convient de prêter attention.  https://www.ifac.org/system/files/publications/files/IESBA-Long-Association-FAQs-Aligned-to-2018-Code.pdf

    19. La Recommandation 18 du rapport de l’examen indépendant sur la qualité et l’efficacité de l’audit (décembre 2019) préconise une approche différente : une déclaration du Conseil d’administration d’une société en trois parties qui « ...intègre, améliore et renforce les déclarations de continuité d’exploitation et de viabilité déjà existantes » exigées pour certaines entités déclarantes au Royaume-Uni.  https://www.gov.uk/government/publications/the-quality-and-effectiveness-of-audit-independent-review

    COVID-19 Resources from IFAC’s Network

    Audit Quality in a Multidisciplinary Firm, what the Evidence Shows (September 2019)

    Public Interest Responsibilities Must Remain Paramount in an Age of COVID-19

    3. Le rôle de la profession comptable

    Les comptables professionnels en entreprise, en cabinet et dans le secteur public jouent un rôle clé, aux côtés des TCWG et des organismes de réglementation, dans la garantie de la qualité des rapports et la fourniture d’informations fiables aux marchés et au grand public.  En cas d’événements extrêmes et incontrôlables perturbant les opérations commerciales normales, les informations fournies dans les analyses de la direction, les facteurs de risque et les annexes aux états financiers fournissent les indications nécessaires sur les performances et la viabilité d’une entreprise.  Les environnements de crise peuvent également donner lieu à des fraudes et accroître la marge d’erreur à mesure que de nouvelles opportunités et pressions se présentent à la direction, aux employés et aux tiers.  De telles réalités peuvent s’avérer complexes lorsqu’il s’agit de prendre des décisions et de formuler des estimations solides face à l’incertitude, de respecter les délais et d’adapter rapidement les procédures internes.  Les responsabilités éthiques, la formation et l’expertise décrivant ce que signifie être un comptable professionnel sont plus que jamais nécessaires.

    • Nous sommes convaincus du fait que les organisations professionnelles comptables (OPC) sont les mieux placées pour comprendre les faits et les circonstances propres à chaque juridiction qui se produisent en situation de crise et qu’elles devraient jouer un rôle actif, au nom de la profession, auprès des régulateurs et des autres parties concernées.  L’IFAC ne demande qu’à convoquer et à faciliter ce dialogue au nom de la profession mondiale avec les régulateurs et les autres parties concernées.
    • Lorsque les conditions normales de fonctionnement ne sont pas possibles ou réalisables, la profession doit s’adapter et innover afin de remplir son obligation de respecter les exigences de déclaration et de veiller à ce que les conséquences des crises sur la circulation de l’information puissent être atténuées au mieux.  La technologie constitue la clé de la transition entre les perturbations opérationnelles et les activités habituelles.  L’IFAC est convaincue du fait que la promotion d’une meilleure préparation technologique et d’un meilleur accès aux données de la part des employeurs et des clients relève de la responsabilité des comptables professionnels —y compris ceux qui travaillent dans des petites ou moyennes entreprises —et constitue un élément essentiel pour mieux se préparer à la prochaine crise.20
      • Si les adaptations et les innovations ne fournissent pas d’éléments probants suffisants et appropriés, ou si des questions importantes ou des incertitudes significatives sont mises en évidence pendant le processus d’audit, les cabinets doivent poursuivre systématiquement l’examen des implications potentielles du rapport de l’auditeur, qu’il s’agisse de l’inclusion de questions d’audit clés ou cruciales appropriées, d’un point important ou d’une incertitude significative liée au paragraphe traitant de la continuité des activités, ou d’une opinion modifiée, selon les besoins. 
      • Dans le meilleur des cas, et en particulier en temps de crise, toutes les entreprises, quelle que soit leur taille, font appel à des comptables professionnels, tant pour les services transactionnels que pour les aider à résoudre les problèmes cruciaux de l’entreprise. Tout en préservant l’indépendance et l’objectivité, nous restons convaincus du fait que l’expertise multidisciplinaire des cabinets et les comptables professionnels auxquels ils font appel sont bien placés pour aider les entreprises à prévoir des scénarios, à évaluer les risques, à porter des jugements critiques, à interpréter, à estimer et à évaluer, en plus de fournir les ressources et l’expertise nécessaires aux mesures d’urgence qui peuvent contribuer à assurer la viabilité à court terme d’une entité.  Tout spécialement, en période de crise, les petites et moyennes entreprises (PME) sont confrontées à des défis uniques et ont besoin de l’expertise de leur comptable professionnel en tant que conseiller de confiance et solutionneur de problèmes.  Les cabinets d’expertise comptable de petite et moyenne taille doivent répondre à cet appel. 21
        • Un contexte de crise exige que l’on accorde une plus grande attention aux jugements, à la prise de risques, aux décisions ou aux conflits d’intérêts potentiels au moment où les comptables professionnels jouent leur rôle d’intermédiaires de confiance en matière d’information de haute qualité, de conseils stratégiques et commerciaux et de prise de décisions fondées sur des faits.  L’IFAC est favorable aux principes fondamentaux du code de l’IESBA – intégrité, objectivité, compétence professionnelle et diligence, confidentialité et comportement professionnel – pierres angulaires du mandat d’intérêt public de la profession.  Les OPC, le Code électronique et d’autres documents d’orientation assistent les comptables professionnels dans la gestion de situations imprévues en période d’incertitude. 22
        • Prendre la bonne décision; notamment concernant la manière dont les comptables mettent en œuvre leur jugement professionnel et agissent de manière éthique, est une tâche difficile.  Plus encore en période de crise, l’IFAC reste convaincue du fait que les comptables professionnels recherchent des conseils fiables auprès de leurs collègues internes, d’une tierce partie neutre et experte ou de leur OPC.  L’IFAC invite les assistants-comptables agréés, les entreprises et les cabinets professionnels à élaborer des plans de soutien en cas de crise afin de permettre aux comptables professionnels d’assumer au mieux leurs responsabilités envers leurs employeurs et leur profession. 

    20. Dans son analyse des conséquences de la pandémie de COVID-19, l’ACCA observe que « ...la crise de la Covid-19 constitue un appel aux armes lancé aux petits cabinets comptables, les invitant à se transformer davantage.  La transformation numérique des cabinets de petite et moyenne taille (SMP) est essentielle à l’accélération du rythme du changement, à sa durabilité et à une meilleure compréhension des besoins des clients ».

    https://www.accaglobal.com/content/dam/ACCA_Global/professional-insights/Covid19_recovery/Covid-19_RoadRecovery_SlideStyle.pd

    21. L’analyse de l’ACCA révèle également que les PME sont confrontées à des défis en matière de réduction des achats des clients, de flux de trésorerie, de rupture de contrat, de capacité à reporter ou à renégocier les dettes, de capacité à se concentrer sur les enjeux à court terme ou de capacité à satisfaire aux accords de travail à domicile, par rapport aux entités plus importantes.

    Accountancy Europe (AE) a procédé à des entretiens avec 18 professionnels, dont des régulateurs et des présidents de comités d’audit. En se fondant sur les résultats de ces entretiens, la firme a tiré les conclusions suivantes :  i) les équipes d’audit multidisciplinaires contribuent à la réalisation d’audits de haute qualité ; ii) les auditeurs bénéficient de l’apport des experts, notamment internes ; iii) les cabinets doivent renforcer leur capacité à travailler avec des experts internes ; iv) les cabinets doivent préserver leur multidisciplinarité afin de faire face à l’évolution des attentes en matière d’audit ; et v) les priorités des auditeurs demeurent la qualité de l’audit, l’intérêt public, l’indépendance et l’éthique.

    https://www.accountancyeurope.eu/publications/how-do-multidisciplinary-teams-contribute-to-audit-quality/

    Quant à l’impact sur les montants comptabilisés, mesurés et présentés dans les états financiers, l’OICV a suggéré qu’« il est important que les émetteurs exploitent les aptitudes et les compétences appropriées dans des domaines tels que la mesure de la juste valeur, les évaluations de la dépréciation.  Les émetteurs peuvent envisager la nécessité d’une expertise supplémentaire visant à aider la direction à s’acquitter de ses responsabilités en matière de préparation des rapports financiers ». https://www.iosco.org/library/pubdocs/pdf/IOSCOPD655.pdf

    22. Consulter le Code de l’IESBA : https://www.ethicsboard.org/international-code-ethics-professional-accountants;

    Code électronique de l’IESBA :  https://www.iesbaecode.org/;  Exploration du code IESBA :  https://www.ifac.org/knowledge-gateway/building-trust-ethics/discussion/exploring-iesba-code;

    COVID-19 :  Ethics and Independence Considerations, Staff Questions and Answers, May 2020:

    https://www.ifac.org/system/files/publications/files/IESBA-Staff-Q-A-COVID-19-Ethics-Independence-Considerations.pdf

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  • Amélioration des rapports d’entreprise

    Les rapports d’entreprise doivent faire ressortir toutes les informations importantes des organisations.  Cependant, les investisseurs et les autres parties prenantes sont en quête d’informations et d’aperçus de plus grande qualité quant aux performances, aux risques, aux opportunités et aux perspectives à long terme des entreprises, par rapport au processus d’information financière traditionnel.  Si elles veulent se montrer responsables, les entreprises doivent dresser un tableau clair et complet de la capacité de leur organisation à créer une valeur durable dans le temps.

    L’IFAC estime qu’il existe une possibilité importante de renforcer la confiance envers les entreprises et les marchés en intégrant dans les rapports d’entreprise des informations pertinentes, fiables et comparables relatives aux mesures dérivées des états financiers (c’est-à-dire des mesures « non GAAP » ou « non IFRS »),  d’autres « indicateurs clés de performance » associés aux résultats financiers et  des informations plus générales sur la création de valeur, la durabilité ou les facteurs environnementaux, sociaux, et de gouvernance.

    Notre partenariat avec l’International Integrated Reporting Council témoigne de notre soutien à l’amélioration des rapports d’entreprise en y intégrant un éventail plus large de divulgations narratives et de mesures. La réflexion intégrée et les rapports prospectifs permettent aux organisations de communiquer de manière efficace – et aux parties prenantes de comprendre – les perspectives de création de valeur sur le long terme.  Un éventail d’initiatives et de cadres normatifs supplémentaires a également été mis en place afin de transmettre ces informations.

    1. Une amélioration du système de rapport des entreprises est indispensable.

    En matière de reporting, le paysage des entreprises est devenu une mosaïque de divulgations contraignantes et volontaires dans divers cadres et initiatives normatives - principalement centrées sur la création de valeur, la durabilité et les facteurs environnementaux, sociaux et de gouvernance.  Les parties prenantes jugent difficile de rationaliser l’information fournie et de comprendre le rapport avec l’information financière.1

    • L’IFAC est convaincue du fait que cet écosystème de reporting, constitué de multiples flux de travail concurrents, ne répond pas au mieux aux intérêts du marché des capitaux, des entreprises ou de leurs parties prenantes.  La complexité et la non-comparabilité qui en découlent peuvent déboucher sur une inefficacité et sur des coûts excessifs, tant pour les entreprises que pour les investisseurs.2
    • L’IFAC soutient la mise en place et la convergence vers des informations narratives et des mesures pertinentes, fiables et comparables (par exemple, des flux non monétaires, des nombres, des ratios, des pourcentages, etc.) pour lesquelles des critères appropriés peuvent être définis afin de faciliter les conclusions d’assurance. 
    • L’IFAC est convaincue du fait que ces rapports d’entreprise à base élargie sert l’intérêt public et que l’alignement est indispensable avant qu’une approche fragmentée ou régionale en matière de rapports et de réglementation ne devienne une pratique courante.  Aussi bien les entreprises que les investisseurs soutiennent de plus en plus cette approche.3 L’idéal serait de se regrouper autour des bonnes pratiques de marché ou de reconnaître un ensemble unique de normes de haute qualité avant toute intervention réglementaire.  
    • L’IFAC soutient les efforts de tous les participants au Corporate Reporting Dialogue, au Task Force on Climate-Related Financial Disclosures, le World Business Council for Sustainable Development et d’autres organisations contribuant à l’amélioration des rapports d’entreprise.  Dans le même temps, l’IFAC souligne à nouveau la nécessité de l’émergence et de la mise en œuvre d’une approche uniforme et globale.

    1 Corporate Reporting Dialogue, “Driving Alignment in Climate-related Reporting,” Executive Summary, page iii, September 2019.

    2 L’enquête 2017 du CFA Institute intitulée « Environmental, Social and Governance (ESG) Survey » (p. 18) relève un manque d’informations ESG quantitatives appropriées, un manque de comparabilité entre les entreprises, et une qualité des données discutable/un manque d’assurance. 
    L’enquête 2019 de McKinsey intitulée « More than Values: The value-based sustainability reporting that investors want » (regroupant 50 entreprises, 27 gestionnaires d’actifs, 30 propriétaires d’actifs) relève les « efforts et dépenses excessifs » que suppose la fourniture d’informations similaires en réponse à de multiples demandes.  Les investisseurs et les chefs d’entreprise ont évoqué « l’incohérence, la non-comparabilité ou le manque d’alignement aux normes comme constituant le défi le plus important » lié aux rapports sur le développement durable.  

    3 L’enquête McKinsey a révélé que 86 % des entreprises contre 88 % des investisseurs préconisent une norme unique ou moins pour les rapports de développement durable. 

    2. Reporting intégré

    Le cadre général du International Integrated Reporting Council fournit une base aux informations narratives et aux mesures qui permettent aux organisations de communiquer de manière plus efficace leur capacité à créer de la valeur au fil du temps.

    • L’IFAC est convaincue du fait que le reporting intégré, rassemblant les informations pertinentes sur une entreprise, fournit une image globale des performances et donne un aperçu de la capacité d’une organisation à créer une valeur durable dans le temps.  Le reporting intégré permet aux entreprises de toutes tailles et de tous secteurs, ainsi qu’à leurs parties prenantes, de se concentrer sur les facteurs clés (ou « capitaux multiples ») pertinents en matière de création de valeur à long terme à travers le prisme de la gouvernance, de la stratégie et du modèle d’entreprise.
    • Nous pensons que le reporting intégré soutient la « pensée de gestion intégrée » – qui encourage la prise de décision et le changement organisationnel axés sur une création de valeur plus large et à plus long terme. Une réflexion intégrée devrait permettre d’améliorer les résultats des rapports d’entreprise qui traitent des risques systémiques pesant sur les systèmes de marchés financiers et de capitaux, ainsi que des défis liés au développement durable.
    • Nous encourageons les régulateurs et les organismes de normalisation à recourir au cadre international pour le reporting intégré comme base d’incorporation et d’organisation des informations sur la création de valeur et les impacts, y compris les rapports narratifs et les mesures des diverses initiatives de normalisation.  Un cadre commun pourrait faciliter le développement des bonnes pratiques et la normalisation.
    • Dans de nombreuses juridictions, le rapport de gestion (« MD&A » ou son équivalent) pourrait constituer le canal le plus approprié permettant d’inclure des récits et des mesures intégrés et supplémentaires.  L’IFAC soutient les efforts de l’IASB dans la mise à jour des directives de son Management Commentary Practice Statement – conçu pour être compatible avec les exigences juridictionnelles et avec divers cadres et initiatives tels que le reporting intégré.

    3. Rôle de la profession comptable dans l’amélioration des rapports d’entreprise

    La profession comptable joue un rôle clé dans l’élaboration et la mise en œuvre de cadres de reporting et d’initiatives normatives dont la portée va au-delà de l’information financière traditionnelle, y compris la création de processus et de systèmes de contrôle interne solides, l’assurance, ainsi que l’identification, la mesure et la communication de mesures pertinentes reposant sur les bonnes pratiques ou les normes de reporting.

    • L’IFAC est convaincue du fait que les compétences techniques, l’expertise commerciale et le professionnalisme des comptables constitue des conditions essentielles au travail efficace avec les organismes de normalisation, les entités déclarantes, les autorités de réglementation et les autres parties prenantes intéressées, dans le but d’améliorer le reporting financier des entreprises. Les comptables professionnels, en tant qu’employés d’une entreprise ou en tant que praticiens rattachés à un cabinet, aident les entreprises à définir des stratégies, à mesurer et à gérer les performances, à mettre en œuvre des systèmes de reporting et de contrôle interne, à traiter les informations et à élaborer des politiques de gouvernance et de gestion des risques.  Leur travail est essentiel à la mise en place d’un processus décisionnel fondé sur des données probantes, à la collecte d’informations fiables et à la présentation de rapports cohérents et comparables sur les questions de création de valeur, de durabilité ou de facteurs environnementaux, sociaux et de gouvernance.
    • L’IFAC est convaincue du fait que l’assurance est essentielle au maintien de la confiance envers les rapports des entreprises et à la fourniture d’informations pertinentes, fiables et comparables.  Des démarches telles que l’initiative de l’IAASB sur l’information externe étendue (février 2019) – visant à faire progresser l’assurance de l’information non financière (y compris l’information intégrée, l’information sur la durabilité et d’autres informations sur les questions environnementales, sociales ou de gouvernance) – sont susceptibles d’améliorer la confiance des utilisateurs, de renforcer l’accès au capital, d’aider les entreprises à développer des systèmes et des processus et de promouvoir la comparabilité. L’IFAC soutient les travaux supplémentaires visant à faire évoluer la pratique de l’assurance en matière d’information non financière.
    • Nous sommes convaincus du fait que l’engagement auprès de la profession comptable, étant donnée la tendance à l’augmentation de la portée des rapports d’entreprise, optimisera les avantages pour les entités déclarantes et leurs parties prenantes.  La profession comptable doit relever le défi de concevoir de nouveaux domaines d’expertise nécessaires au soutien de l’amélioration du reporting des entreprises.

    4. La voie vers l’avenir

    Le moment est venu de trouver une solution mondiale pour répondre à la demande des investisseurs, des décideurs politiques et des autres parties prenantes qui réclament un système de reporting permettant de fournir des informations cohérentes, comparables, fiables et sûres, pertinentes pour la création de valeur des entreprises, le développement durable et l’évolution des attentes. Une approche fragmentée entretient l’inefficacité, l’augmentation des coûts et le manque de confiance. D’importants travaux sont en cours (ex. : les métriques du WEF/IBC, le groupe de travail de l’OICV, le travail préparatoire de l’EFRAG et l’harmonisation entre les principales initiatives d’information) et ces efforts devraient se poursuivre et, à terme, contribuer au système mondial émergent.

    Une approche mondiale : Un nouveau conseil de normalisation est nécessaire pour mettre en place et coordonner un système mondial cohérent de reporting d’entreprise corrélé.

    Structure

    • L'IFRS Foundation, dont le mandat et la composition ont été renforcés, doit créer un Conseil international des normes de durabilité (« ISSB »), en tirant parti de l’indépendance et du succès que garantit la gouvernance des IFRS (ex. : le Conseil de surveillance et les administrateurs de la Fondation IFRS) pour élaborer des normes mondiales et rationaliser l’écosystème fragmenté actuel.
    • Un soutien clair de la part d’institutions mondiales telles que l’OICV et un financement approprié sont essentiels à la réussite.
    • L’IASB doit rester concentré sur les normes de reporting financier. Une coordination entre l’ISSB et l’IASB sera nécessaire afin d’éviter les chevauchements et les lacunes (ex. : le commentaire de la direction).
    • L’applicabilité des normes de l’ISSB doit être précisée (ex. Les PME par opposition aux EIP)
    • L’ISSB doit collaborer avec les juridictions IFRS et celles hors du cadre des IFRS dans le but d’encourager l’adoption et l’utilisation à l’échelle mondiale.

    Construction modulaire

    • Bloc 1 : Les exigences en matière d’informations non financières importantes axées sur les performances de l’entreprise, son profil de risque, ses décisions économiques et la création de valeur de l’entreprise relèvent de la compétence de l’ISSB.  Cette approche est cohérente avec le travail de l’IASB et attirera un large soutien mondial.
    • Bloc 2 : L’ISSB doit également collaborer en ce qui concerne les exigences en matière d’information conçue pour aborder le développement durable matériel plus large et les impacts des entreprises sur l’économie, l’environnement et les personnes. Ces exigences peuvent finalement être intégrées ou approuvées dans les normes de l’ISSB.
    • Bloc 3 : Le système doit tenir compte des exigences juridictionnelles supplémentaires pour soutenir la responsabilité publique locale. Celles-ci ne doivent pas nuire aux blocs 1 ou 2 et peuvent y être absorbées avec le temps.
    • Cadre : Les informations financières et non financières doivent être reliées par un cadre conceptuel. Les principes de reporting intégrés et le travail de la TCFD doivent servir de point de départ.

    Compléter l’écosystème

    • La gouvernance d’entreprise doit évoluer pour assurer une surveillance efficace des obligations élargies en matière de reporting.
    • Des contrôles d’entreprise et des systèmes de données améliorés seront nécessaires pour générer des informations de haute qualité.
    • L’assurance est une composante nécessaire du système mondial. Le travail de l’IAASB doit jouer un rôle essentiel.
    • Les normes de reporting et les processus d’assurance doivent être prêts pour le numérique.
    • Les comptables professionnels et les cabinets doivent continuer à améliorer leurs compétences pour préparer et assurer ces nouvelles informations et travailler en étroite collaboration avec des experts en matière de durabilité et dans d’autres domaines.
    • Les fournisseurs de notations, de classements ou d’indices de durabilité/ESG doivent adopter l’élaboration d’exigences mondiales en matière de reporting afin que des informations cohérentes, comparables, fiables et sûres puissent être intégrées dans leur travail
    • Le reporting du secteur public doit également évoluer pour exiger des informations plus complètes.
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  • Réaliser des audits de qualité

    Des audits de qualité des états financiers sont essentiels pour garantir la stabilité des organisations, des marchés financiers et des économies.  Si les audits ont depuis toujours visé à renforcer la confiance des investisseurs et autres fournisseurs de capitaux, d’autres parties prenantes en bénéficient également, notamment les directeurs, les administrations, les employés, les analystes, les régulateurs, les agences de notation, les clients, les fournisseurs et le grand public.  Vu sous cet angle, les audits de qualité servent de toute évidence l’intérêt public. 

    D’importantes discussions sont actuellement menées partout dans le monde sur les informations publiées par les entreprises, la qualité des audits, les attentes des parties prenantes et la gouvernance d’entreprise.1  Il est essentiel que les décideurs politiques adoptent une approche équilibrée et factuelle, qui prenne en compte le caractère global et durable du succès des audits, tout en remédiant efficacement et proportionnellement à toute insuffisance dans un souci d’amélioration continue. 

    La réalisation d’audits de qualité passe préalablement par la mise en place d’un écosystème performant fondé sur l’éthique et l’indépendance. Ces aspects constituent des conditions préalables à la réalisation de tels audits.  Cet écosystème repose sur un ensemble de facteurs et de participants, notamment sur les bonnes personnes, une bonne gouvernance et une bonne réglementation. Ces éléments doivent tous se conjuguer pour produire un audit satisfaisant qui réponde aux attentes des parties prenantes. La qualité de l’audit doit être évaluée en utilisant de bons critères.  En l’absence de l’un de ces critères, l’audit peut ne pas répondre aux attentes des parties prenantes.2 

    Tous les acteurs de l’écosystème des audits et de l’assurance doivent travailler à améliorer le processus d’audit, les compétences et l’état d’esprit des professionnels de la comptabilité, les activités de gouvernance des sociétés et des entreprises, les réglementations et les normes qui sous-tendent le reporting des entités, le comportement des auditeurs et la manière dont la qualité de l’audit est évaluée.

    1. La bonne procédure

    L’objectif d’un audit est de fournir aux investisseurs et aux autres parties prenantes une assurance raisonnable que les états financiers, dans l’ensemble, sont établis conformément au cadre applicable en matière de reporting financier et qu’ils ne contiennent pas d’anomalies significatives. Les audits permettent aux administrateurs et autres responsables de la supervision d’une entité déclarante d’évaluer la fiabilité de l’information financière présentée par les administrations et de recueillir des informations essentielles sur les contrôles financiers d’une entité et les risques associés. Les services d’audit et d’assurance ont évolué, et continueront d’évoluer, pour répondre aux besoins sans cesse croissants des parties prenantes. 

    • Selon l’IFAC, les parties prenantes de l’audit, notamment les conseils d’administration, les organes directeurs et les directions des entreprises, doivent considérer l’audit comme un processus à valeur ajoutée et non comme un quelconque exercice de conformité qui débouche simplement sur une opinion d’audit sur les états financiers.  []Le travail des directions d’entreprises dans la préparation des informations communiquées est examiné grâce au processus de réalisation de l’audit. Le processus devrait renforcer la confiance dans l’évaluation des risques, des estimations et évaluations, des contrôles internes, de la collecte de données et de la manière dont les directions d’entreprises rendent des comptes.  Nous appuyons les efforts qui permettent à l’auditeur de garantir une plus grande transparence et une plus-value au rapport d’audit, notamment l’obligation de communiquer les questions clés de l’audit (selon la norme ISA 701)3 et les questions critiques de l’audit (selon la norme AS 3101 du PCAOB)4
    • Selon l’IFAC, l’utilisation de la technologie peut permettre de réaliser des audits de qualité.  Les outils axés sur la technologie peuvent permettre un examen plus complet de presque toutes les transactions et accroître de manière significative l’efficience et l’efficacité des audits.  L’application de la technologie à la méthodologie d’audit peut permettre une meilleure identification et analyse des questions à haut risque nécessitant une expertise spécialisée. Toutefois, l’utilisation de la technologie dans le processus de l’audit ne peut pas, à elle seule, permettre de fournir plus qu’une « assurance raisonnable » ; elle ne peut non plus toujours permettre de détecter la fraude.  Les organismes de normalisation doivent continuer de faire avancer les travaux portant sur les progrès et l’utilisation de la technologie par les entités auditées, ainsi que sur la manière dont les outils et techniques automatisés peuvent être utilisés dans les missions d’audit et de certification.5
    • Nous nous intéressons à l’évolution des services d’assurance qui répondent le mieux aux besoins des investisseurs et à ceux d’un plus grand nombre de parties prenantes,6—notamment en ce qui concerne l’assurance des contrôles internes et des systèmes de gestion des risques, la détection des fraudes ou les examens médico-légaux, les évaluations prospectives ou en cours (y compris la capacité à verser des dividendes), le reporting numérique, les mesures « non-GAAP » et les rapports ou divulgations qui améliorent le reporting des entreprises (notamment les informations communiquées en vertu du Cadre international de reporting intégré).7  À mesure que les besoins du marché pour ces services évoluent et que des cadres de fourniture et d’assurance de ces informations sont élaborés, les organisations devraient bénéficier de ces missions de certification et les régulateurs devraient examiner le niveau approprié de supervision et d’assurance.

    1 Plusieurs juridictions (p. ex. l’Australie, l’Afrique du Sud, les Pays-Bas et le Royaume-Uni) mènent des examens axés sur divers aspects des informations publiées par les entreprises ainsi que sur la fiabilité de ces informations.

    2 Le présent document portant sur le point de vue de l’IFAC est pertinent pour la réalisation d’audits de qualité pour les organisations des secteurs public et privé (qu’elles soient grandes ou petites) mais revêt une importance particulière pour les entités d’intérêt public (« EIP »).

    3 La norme ISA 701 portant sur la Communication des questions clés de l’audit dans le rapport de l’auditeur indépendant s’applique pour les audits d’états financiers pour les périodes se terminant le ou après le 15 décembre 2016.

    5 Remarque :  Les projets récemment achevés et déjà actifs de l’IAASB concernent la norme ISA 315 (révisée en 2019), les trois projets de gestion de la qualité et le projet de norme ISA 600 (révisée).  En outre, les axes de travail portant sur les preuves et technologies d’audit de l’IAASB traitent des questions liées aux éléments probants dans l’ensemble des normes ISA, notamment sous l’effet de la technologie ; ils traitent également des questions liées à l’élaboration et à la diffusion des indications ne faisant pas autorité et portant sur les effets de la technologie lors de l’application de certains aspects des normes ISA.  Pour les preuves d’audit : https://www.iaasb.org/consultations-projects/audit-evidence  Pour la technologie : https://www.iaasb.org/consultations-projects/technology

    6 À titre d’exemple, le cadre des « trois piliers » de l’ICAEW prévoit des missions de certification supplémentaires, ou sur mesure, au-delà du contrôle légal des comptes requis : https://www.icaew.com/technical/thought-leadership/audit-and-assurance-thought-leadership/user-driven-assurance-fresh-thinking

    2. Les bonnes personnes

    Les audits de qualité dépendent des personnes qui agissent dans l’intérêt public et possèdent l’expérience, les compétences, l’intégrité, l’indépendance et le jugement professionnel correspondant à un audit de qualité. Il n’existe pas de facteur plus important. Il est donc essentiel que les audits soient réalisés dans un environnement qui attire, développe et retient les meilleurs talents tout en se conformant aux normes éthiques les plus strictes. 

    • La complexité croissante des entreprises et l’accélération du recours aux technologies obligent les cabinets réalisant des missions d’audit8 à engager des professionnels plus spécialisés.   Selon l’IFAC, le modèle d’entreprise pluridisciplinaire, permettant à des spécialistes aux compétences diversifiées (p. ex. conseil en matière de risques, technologie de l’information, fiscalité, etc.) de travailler au sein d’une seule entreprise, constitue le modèle le plus efficace pour attirer, développer et retenir ces professionnels.  Les initiatives visant à limiter le nombre de cabinets multidisciplinaires.(p. ex. les cabinets d’audit) auraient pour effet de réduire la capacité à recruter et à conserver ce pool de talents, entraînant ainsi un impact négatif important sur la qualité de l’audit.9
    • Les exigences en matière de formation et d’apprentissage ou de développement des comptables professionnels doivent évoluer en même temps que l’audit. L’IFAC encourage les organisations professionnelles comptables (OPC) à continuer de coordonner et de faciliter le dialogue entre les formateurs et les employeurs (tant les entreprises que les sociétés) afin que les aptitudes et les compétences acquises par les comptables professionnels correspondent au mieux aux compétences requises en matière de services d’audit et d’assurance de demain. Nous encourageons également les OPC à veiller à ce que les comptables professionnels puissent avoir accès à des programmes de formation continue et de certification pertinents et de qualité, notamment ceux concernant la fourniture de services d’audit et d’assurance aux entreprises mondiales les plus complexes. Il est essentiel que la formation tienne pleinement compte du besoin croissant de compétences en matière de technologie, de juricomptabilité et de sensibilisation à la fraude. 
    • La profession de l’audit repose sur des principes éthiques fondamentaux — soutenus par le Code international de Déontologie des professionnels comptables, y compris les Normes internationales d’Indépendance (Code de déontologie de l’IESBA) — qui doivent constituer l’épine dorsale de chaque cabinet d’audit.10 
    • Selon l’IFAC, la réalisation d’audits de qualité requiert des auditeurs formés et expérimentés, capables de faire preuve de jugement et de scepticisme professionnels. Les auditeurs doivent aborder les missions avec un esprit critique, en restant attentifs aux éléments qui peuvent indiquer une éventuelle inexactitude due à une erreur ou à une fraude.11
    • La diversité au sein de la profession sert l’intérêt public et favorise la diversité de points de vue et d’expériences, ce qui contribue à promouvoir une meilleure qualité d’audit.  L’IFAC encourage les entreprises à intégrer la diversité dans leurs pratiques de recrutement. Elle encourage également les OPC à promouvoir des politiques de diversité au sein de la profession.  Il est important de noter que les cabinets d’audit ainsi que les parties prenantes de l’audit bénéficient également de cette diversité des expériences professionnelles dans le cadre des missions d’audit et de conformité.
    • Selon l’IFAC, il existe un lien substantiel entre la capacité de la profession à recruter et à retenir les bonnes personnes et l’approche réglementaire associée au discours public.  Une approche réglementaire mal adaptée peut créer un régime de risques personnels excessifs et dissuader les meilleurs talents de s’engager dans la profession d’auditeur.

    8 Les expressions « cabinet spécialisé dans l’audit », « cabinet d’audit » ou « cabinet » désignent les organisations professionnelles offrant des services d’audit, d’assurance et autres services professionnels.

    9 Rapport intitulé Audit Quality in a Multidisciplinary Firm, What the Evidence Shows, publié en septembre 2019 : https://www.ifac.org/system/files/publications/files/Audit-Quality-in-a-Multidisciplinary-Firm.pdf

    10 Code international de Déontologie pour les professionnels comptables, y compris les Normes internationales d’Indépendance :  https://www.ifac.org/system/files/publications/files/IESBA-Handbook-Code-of-Ethics-2018.pdf

    11 ISA 200 : Objectifs généraux de l’auditeur indépendant et réalisation d’un audit conforme aux Normes internationales d’audit :  https://www.ifac.org/system/files/downloads/a008-2010-iaasb-handbook-isa-200.pdf

    3. La bonne gouvernance

    La réalisation d’audits de qualité dépend du bon fonctionnement d’un écosystème comprenant les professionnels de l’audit, les organes directeurs, les administrateurs et la direction.  La bonne culture (en commençant par le ton utilisé au sommet)-et la bonne supervision sont essentielles pour réaliser un audit de qualité et un audit à valeur ajoutée. 

    • Selon l’IFAC, la réussite d’une entité, la qualité de son reporting et la qualité de ses audits dépendent du bon fonctionnement et de l’efficacité de l’écosystème des participants, notamment les conseils d’administration et les organes directeurs, les comités d’audit, la direction, le service des finances et de la comptabilité, les investisseurs/propriétaires, les services d’audit interne et externe et les organismes de réglementation.  Les auditeurs, quelles que soient leurs compétences ou leurs ressources, ont peu de chances de surmonter les défaillances importantes dans d’autres domaines de l’écosystème.
    • Les comités d’audit doivent participer activement à la définition du plan d’audit et être habilités à fixer les conditions de la mission, y compris les honoraires correspondant à la réalisation d’un audit de haute qualité.  Pour assumer efficacement cette responsabilité, les qualifications des membres du comité d’audit sont essentielles.  Ils doivent posséder des compétences appropriées, notamment une solide expertise financière et comptable, une connaissance des opérations de l’entité et d’autres compétences qui garantissent une composition diversifiée. Les comités d’audit doivent être indépendants de la direction, autrement dit, ils doivent être composés d’administrateurs indépendants et non exécutifs.
    • Au sein d’une entité de reporting, les comptables professionnels jouent un rôle clé à toutes les étapes du processus de reporting et doivent soutenir un processus d’audit réussi et de haute qualité — en utilisant leurs fondements  éthiques (Code de l’IESBA) et leurs compétences techniques pour la préparation des informations communiquées et en facilitant la communication entre les conseils d’administration, les auditeurs et les parties prenantes.  Les auditeurs internes indépendants qui assurent le suivi, l’examen et l’assurance jouent également un rôle essentiel.
    • Selon l’IFAC, les entreprises, quelles que soient leurs tailles, doivent promouvoir une culture des normes éthiques les plus élevées dans l’ensemble de l’organisation afin de garantir que les comptables professionnels qu’elles emploient agissent dans l’intérêt public.  Nous demandons instamment aux entreprises et aux OPC de se conformer, ainsi que leurs membres, aux normes éthiques les plus élevées possibles et de remédier de manière appropriée à toute défaillance.  
    • L’IFAC est favorable à une plus grande transparence et à une meilleure communication entre tous les participants à l’écosystème de l’audit. Nous encourageons :
      • Les comités d’audit à communiquer efficacement aux parties prenantes les décisions critiques d’audit, les qualifications de l’entreprise auditrice, les conclusions importantes de l’audit, les questions liées à la continuité de l’exploitation et au maintien du capital, ainsi que la manière dont le comité d’audit évalue la qualité de l’audit. 
      • Les entreprises qui réalisent des audits des entités d’intérêt public à publier (ou améliorer) les informations pertinentes et cohérentes qui expliquent comment elles contrôlent, mesurent et évaluent la qualité de leurs activités d’audit et d’assurance (dans l’ensemble de leurs réseaux) et démontrent que les considérations commerciales ne priment pas sur la qualité.
      • Les OPC à faire preuve de transparence en rendant compte de l’ensemble de leurs activités d’assurance qualité et de leurs activités disciplinaires ou d’enquête.
      • Nous adhérons aux Principes de gouvernance d’entreprise du G20 et de l’OCDE qui constituent la référence internationale, et nous encourageons les décideurs nationaux à continuer de veiller à leur mise en œuvre effective.  Nous soutenons le travail de plaidoyer de l’OCDE dans ce domaine en tant que représentant de la communauté mondiale des affaires et nous rappelons l’accent qu’elle met sur l’importance de la culture organisationnelle, de la responsabilité des conseils d’administration, de l’indépendance des auditeurs et des risques de sur-réglementation. 

    4. La bonne réglementation

    La réglementation joue un rôle important pour calibrer les incitations, obtenir de bons résultats et veiller à ce que les attentes raisonnables soient satisfaites.  Parallèlement, il existe un risque que le coût de la réglementation soit supérieur aux avantages, que la réglementation puisse encourager des comportements défensifs de faible valeur, ou qu’elle puisse avoir des conséquences involontaires comme entraver la capacité des entreprises à attirer et à retenir des personnes qualifiées pour leurs pratiques d’audit. C’est la raison pour laquelle l’audit nécessite une bonne réglementation. Une bonne réglementation comprend un bon référentiel de supervision, de bonnes normes d’audit, un modèle économique adapté pour les entreprises et une bonne politique en matière de responsabilité des auditeurs.

    • Nous sommes convaincus que tout cadre de supervision de l’audit doit être conçu pour favoriser la qualité de l’audit grâce à une approche axée sur les résultats, fondée sur un jugement éclairé tout au long du processus d’examen de l’audit, et intégrant une compréhension globale des complexités liées à la réalisation d’audits de qualité — et non un simple exercice de mise en œuvre et de cases à cocher.  Cela exige l’adoption d’une approche prudentielle de la réglementation, axée non seulement sur la responsabilisation de la profession d’audit, mais aussi sur sa viabilité à long terme et son impact sur la stabilité économique. 
    • Selon l’IFAC, la qualité de l’audit au niveau mondial a été améliorée par l’élaboration et l’adoption de normes par des conseils indépendants, transparents et publiquement responsables, dotés de l’expertise requise, notamment le Conseil des normes internationales d’audit et d’assurance (IAASB) et le Conseil des normes internationales de déontologie comptable (IESBA).  Une fragmentation des normes applicables aurait un impact négatif sur la qualité de l’audit.  Néanmoins, des normes d’audit de haute qualité ne suffisent pas à elles seules pour réaliser des audits de haute qualité ; ces normes doivent être adoptées à grande échelle et mises en œuvre efficacement par des professionnels de l’audit bien formés.12
    • Par le passé, l’économie mondiale a été bien servie par des normes d’audit de haute qualité appliquées à toutes les entités d’une manière proportionnée à leur taille et à leur complexité.  Toutefois, l’IFAC estime qu’il est maintenant urgent de relever les nouveaux défis inhérents à l’application des normes à des entités dont la nature et les circonstances sont moins complexes.  De même, les entités des secteurs fortement réglementés comme les services financiers, qui sont soumises à des exigences de réglementation prudentielle, peuvent avoir besoin de services d’assurance spécialisés qui complètent l’audit traditionnel des états financiers.  L’IFAC reconnaît qu’il est nécessaire d’examiner attentivement les implications potentielles et les conséquences inattendues des différentes options d’assurance et qu’il est important de maintenir des normes solides et une qualité d’audit entre toutes les entités, qu’elles soient grandes ou petites.13 
    • Nous pensons que les cabinets multidisciplinaires, proposant à la fois des services d’audit et d’autres services professionnels, répondent à un besoin important du marché.  Les spécialistes travaillant au sein des cabinets sont les mieux placés pour intégrer l’expertise commerciale et spécialisée requise (notamment en matière de fiscalité, d’évaluation, de criminalistique, de fraude, de cybersécurité, etc.) dans le processus d’audit, ce qui permet la réalisation d’audits de qualité.  En clair, une réglementation prévoyant la création de cabinets proposant exclusivement des services d’audit entraînera une baisse de la qualité de l’audit.14  Parallèlement, l’indépendance des auditeurs, dans les faits et en apparence, est essentielle.  Les mesures adoptées pour soutenir cette indépendance doivent être rigoureuses et efficaces.  L’adhésion aux principes et aux normes du code de l’IESBA, y compris les dispositions relatives aux services autres que les services d’assurance actuellement en cours de révision, favorise l’indépendance des auditeurs et limite les conflits d’intérêts potentiels liés à la fourniture de certains services autres que des services d’audit à des clients d’audit.15 
    • Selon l’IFAC, l’impact des outils politiques tels que la rotation des cabinets d’audit ou l’audit conjoint, la nomination de deux cabinets donnant lieu à une seule opinion d’audit, dépend fortement des facteurs juridiques, culturels, historiques et structurels propres à chaque juridiction, qui doivent être soigneusement examinés, en procédant à une analyse factuelle des impacts probables.  Ces deux politiques augmentent le risque de conflits d’intérêts et peuvent perturber de manière significative les relations entre les entités déclarantes et leurs prestataires de services d’audit et des services non liés à l’audit. L’impact à long terme de ces deux mesures réglementaires (prises isolément ou ensemble) pourrait menacer la viabilité du modèle de cabinet multidisciplinaire et, en fin de compte, nuire à la qualité de l’audit.  Selon l’IFAC, ces politiques ne sont pas des outils applicables à l’échelle mondiale lorsqu’il s’agit d’améliorer la qualité de l’audit.
    • L’IFAC soutient les initiatives en matière de responsabilité des auditeurs qui visent à promouvoir des services d’assurance innovants et élargis, tout en encourageant la concurrence sur le marché de l’audit.  Les auditeurs doivent être tenus responsables de leurs actes, mais pas de ceux d‘autres entités telles que la direction ou les conseils d’administration et les organes de contrôle.  Par conséquent, les régimes de responsabilité conjointe et solidaire sont dépassés et les régimes qui recourent à des caractéristiques telles que la responsabilité proportionnelle et les plafonds de responsabilité doivent être envisagés par les juridictions du monde entier.16

    12 Rapport intitulé Audit Quality in a Multidisciplinary Firm, What the Evidence Shows, publié en septembre 2019 : https://www.ifac.org/system/files/publications/files/Audit-Quality-in-a-Multidisciplinary-Firm.pdf

    13 L’IFAC soutient les efforts déployés par l’IAASB pour explorer les mesures envisageables afin de résoudre les problèmes constatés lors de la réalisation d’audits dans des entités moins complexes.  Consulter : https://www.iaasb.org/publications-resources/discussion-paper-audits-less-complex-entities

    14 Rapport intitulé Audit Quality in a Multidisciplinary Firm, What the Evidence Shows, publié en septembre 2019 : https://www.ifac.org/system/files/publications/files/Audit-Quality-in-a-Multidisciplinary-Firm.pdf

    15 Le projet dénommé « International Ethics Standards Board for Accountants Non-assurance Services » a pour objectif de garantir que toutes les dispositions du code de l’IESBA concernant les services de non-assurance sont rigoureuses et de haute qualité pour être appliquées à l’échelle mondiale, augmentant ainsi la confiance dans l’indépendance des cabinets. Consulter : https://www.ethicsboard.org/consultations-projects/non-assurance-services

    16 Les cadres juridiques en Australie et en Allemagne présentent des exemples utiles de cas où ces caractéristiques ont été appliquées avec succès, et devraient être évalués dans d’autres juridictions.

    5. La bonne évaluation

    Le terme de qualité de l’audit englobe les éléments clés, à la fois contextuels et quantifiables, qui créent un environnement permettant de maximiser la probabilité que les audits de qualité soient effectués de manière cohérente.17  Au niveau mondial, plusieurs milliers d’audits sont réalisés chaque année, dans l’intérêt du public et conformément à des normes internationales de haute qualité en matière d’audit et d’éthique. Toutefois, dans le cadre d’un engagement en faveur de l’amélioration continue, les régulateurs et la profession « ne peuvent pas gérer ce qu’ils ne mesurent pas ».

    • Plus de 40 000 audits de sociétés cotées en bourse sont réalisés chaque année sans aucun problème.18 Vu sous cet angle, le nombre d’échecs d’audit importants est extrêmement faible. Le niveau d’attention accordé au rôle potentiel de l’auditeur dans un petit nombre de faillites récentes d’entreprises amplifie la perception des problèmes d’audit et invite à une réaction excessive.  Cependant, il est toujours approprié d’évaluer les causes profondes des défaillances d’audit ; l’IFAC et la profession comptable sont engagés dans une démarche d’amélioration continue, reconnaissent les conséquences négatives liées à toute défaillance d’audit et prennent leur rôle d’intérêt public au sérieux. 
    • Les audits jouent un rôle essentiel dans le renforcement de la fiabilité des marchés financiers et des transactions économiques, permettant ainsi à l’économie mondiale de prospérer.  Les audits favorisent également la limitation des actes de corruption et renforcent la confiance du public dans les institutions.19  Les chiffres montrent invariablement que la confiance envers les marchés à travers le monde est élevée, ce qui démontre que l’audit est en train de remplir l’un de ses principaux objectifs.20
    • Nous sommes conscients que la qualité de l’audit est complexe et difficile à définir, mais elle peut être évaluée au mieux grâce à un cadre multifactoriel relatif à la qualité de l’audit.21  Cela dit, l’IFAC encourage la divulgation des informations sur la qualité des audits, notamment les indicateurs de la qualité de l’audit, indicateurs élaborés par le Center for Audit Quality aux États-Unis et ailleurs, par les examens collégiaux et d’autres initiatives visant à mieux expliquer la notion de qualité de l’audit, en particulier par l’intégration de mesures quantitatives, pertinentes et comparables.22  Si les IQA et autres mesures quantitatives doivent être interprétés dans leur contexte et sont spécifiques à la mission d’audit,23 l’absence de ces mesures quantitatives de la qualité de l’audit rend difficile la production de données comparables au sein d’une même juridiction ou entre les juridictions, ou le suivi des tendances dans le temps. 
    • Si des mesures quantitatives existent pour la qualité de l’audit, l’IFAC considère que, dans l’ensemble, elles indiquent une tendance positive. Le nombre de constatations réglementaires relevées dans les dossiers d’audit présentant un risque élevé et examinés par les régulateurs continue de diminuer au niveau mondial dans tous les domaines de l’audit24 et ne représente qu’une très petite fraction des milliers d’audits d’entités d’intérêt public réalisés dans les juridictions de l’IFIAR.  Aux États-Unis, la plus vaste juridiction des EIP, le nombre de retraitements effectifs a considérablement diminué.25 Lors de l’évaluation des données sur la qualité des audits, il est important de reconnaître que le nombre de constatations réglementaires, quelle que soit leur gravité, dans un échantillon d’audits des EIP présentant un risque élevé ne peut être extrapolé pour l’ensemble des audits.
    • L’IFAC encourage la profession à faire preuve de leadership pour mieux évaluer et communiquer les valeurs, la qualité et les améliorations de l’audit et à s’engager activement sur ces sujets en fournissant des données plus nombreuses et de meilleure qualité qui éclairent la compréhension.  L’IFAC invite les régulateurs et les OPC à collecter, analyser et publier des données, à la fois agrégées et granulaires, dans le but d’améliorer la transparence et de promouvoir une meilleure qualité d’audit.
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  • Action Climat

    Le changement climatique constitue un problème urgent, mondial et systémique susceptible de menacer la viabilité des organisations, des marchés et des économies. Il comporte des risques à la fois physiques (par exemple, des phénomènes météorologiques de plus en plus violents) et des risques de transition (par exemple, ceux liés à l’évolution vers une économie sobre en carbone qui peuvent affecter la valeur des actifs ou entraîner une augmentation des coûts d’exploitation).[1] Une transition sobre en carbone modifiera le mode de fonctionnement des économies, engendrant à la fois de l’incertitude et des opportunités importantes.[2]

    La transition vers une société sobre en carbone ne peut être réalisée par le statu quo. L’action pour le climat exigera la mise en place d’initiatives et d’incitations politiques pertinentes, une réglementation cohérente et réfléchie, une évaluation rigoureuse des risques climatiques, des pratiques commerciales efficaces et une communication de haute qualité qui fasse progresser l’action et l’adaptation pour le climat. En leur qualité de membres ou de conseillers de chaque gouvernement, entreprise et organisation à but non lucratif, les comptables professionnels peuvent exercer une influence et permettre la transition vers des économies sobres en carbone.

    L’IFAC s’engage à travailler avec la profession comptable mondiale en vue de :

    1. renforcer les connaissances et les capacités des comptables de manière à faire progresser les objectifs de développement durable (ODD), lesquels fournissent une feuille de route interconnectée vers un avenir prospère, équitable et durable. Les ODD comprennent l’ODD 13, un engagement des 193 États membres des Nations Unies à prendre des mesures urgentes dans la lutte contre le changement climatique et ses conséquences. Les risques climatiques se répercutent sur l’ensemble du programme de développement durable à travers les défis environnementaux et sociaux découlant de l’inaction face au changement climatique ; et
    2. devenir la voix mondiale de l’action pour le climat au nom de la profession, par l’intermédiaire du B20, du G20 et de l’OCDE.

    Nous invitons nos organisations membres, les comptables indépendants et les groupements de comptables[3] à s’engager dans l’action pour le climat et à faire partie de la solution.

    1. Rôle des gouvernements, des entreprises et des autres parties prenantes

    Les gouvernements, les entreprises et la société civile devront agir de concert pour susciter une action décisive en faveur du climat. Les Accords et engagements internationaux sont aussi importants que les politiques nationales de réduction des émissions de gaz à effet de serre. Les entreprises et les économies dans lesquelles ces gaz font des dégâts ont besoin de mesures d’incitation appropriées, tant pour la production que pour la consommation, afin de passer à une économie sobre en carbone.

    • L’IFAC soutient l’Accord de Paris[4] comme moyen de transition vers un avenir sobre en carbone. Bien que ledit Accord et l’ODD 13 renforcent la riposte mondiale face au changement climatique par le biais d’un dialogue international, les émissions de gaz à effet de serre continuent d’augmenter. Les engagements et les efforts nationaux actuels en matière de réduction des émissions sont insuffisants au regard des objectifs de l’Accord de Paris.
    • L’IFAC invite instamment les gouvernements à prendre des mesures décisives visant à mettre le monde sur la voie d’un avenir durable. Les gouvernements devraient tirer parti d’occasions telles que les réunions de la Conférence des Nations Unies sur le changement climatique (ou des CDP) de décembre 2019 et de novembre 2020 de manière à offrir une plus grande certitude aux entreprises et à encourager les investissements dans les technologies et les innovations à faibles taux d’émission.
    • L’IFAC est convaincue du fait que la transition vers une économie sobre en carbone nécessitera des initiatives politiques et réglementaires pertinentes fondées sur le marché, ainsi que des mesures d’incitation dans toutes les juridictions, de même qu’une meilleure évaluation et une meilleure notification des risques climatiques. Les stratégies, objectifs et budgets à long terme en matière d’émissions fournissent aux organisations la certitude dont elles ont besoin pour entreprendre des investissements importants dans la « décarbonisation » et dans des technologies innovantes sobres en carbone pour réduire les émissions.
    • En abordant le risque climatique comme tout autre risque majeur, les Conseils d’administration devraient pouvoir estimer l’impact du changement climatique sur la stratégie commerciale et sur les actifs des organisations à long terme. Les Conseils peuvent alors s’assurer que les décisions d’allocation de capital et d’investissement constituent des ripostes aux risques climatiques et permettent de saisir les opportunités porteuses d’avantages concurrentiels. 

    1. Le changement climatique et les risques climatiques extrêmes comptent parmi les cinq premiers sujets de l’enquête du Forum économique mondial, édition 2019 sur l’Enquête mondiale sur la perception des risques menée par les chefs d’entreprise. L’étude KPMG Global CEO (1 300 PDG, 11 pays) classe le risque lié à l’environnement et au changement climatique au premier rang des risques, « plus des trois quarts des PDG (76 %) indiquant que la croissance de leur organisation dépendra de leur capacité à passer à une économie sobre en carbone et en technologies propres ».

    3. La comptabilité au service de la durabilité du Prince de Galles (Accounting Bodies Network) relève également ce défi et rendra public son engagement en faveur de l’action pour le climat en 2020.

    4. L’Accord de Paris est l’Accord mondial sur le climat de la 21e session de la Conférence des parties (CDP) à la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC) qui a eu lieu à Paris en décembre 2015. Il fournit un cadre précis à l’action internationale et a mis en place un environnement politique visant à faciliter l’investissement et l’innovation en matière d’atténuation et d’adaptation au changement climatique.

    2. Rôle des organismes professionnels comptables (OPC)

    Les OPC jouent un rôle déterminant dans la transition et l’adaptation au changement climatique aussi bien au niveau des entreprises individuelles, des secteurs industriels que de l’ensemble de l’économie. Les OPC devront travailler en collaboration avec d’autres organismes à la recherche de solutions.

    • L’IFAC est convaincue du fait que la voix et le point de vue des OPC est important dans le débat sur le changement climatique. Les OPC peuvent plaider en faveur de politiques et de réglementations cohérentes et réfléchies, ainsi que d’informations de gestion et de publication utiles sur les risques climatiques. Afin de relever ce défi, les OPC doivent nouer des partenariats et travailler de concert avec un large éventail de parties prenantes, notamment les gouvernements, les organismes de réglementation, les bourses, les organisations et coalitions d’entreprises, sans oublier la communauté universitaire.
    • L’IFAC soutient les OPC dans leur mission consistant à tenir les comptables informés de la manière dont ils peuvent soutenir les efforts de leurs organisations et de leurs clients en matière de gestion et de communication autour des risques climatiques. Les OPC ont un rôle important à jouer en fournissant à leurs membres la formation, le soutien et la structure nécessaires à la mise en œuvre de leurs compétences en matière d’adaptation et de notification relatives au changement climatique.
    • L’IFAC est convaincue du fait qu’il existe un besoin urgent d’informations plus pertinentes, plus fiables et plus homogènes (voir Améliorer les rapports d’entreprise) notamment en ce qui concerne les risques climatiques.[5] Tandis que de plus en plus d’entreprises prennent des mesures visant à comprendre et à gérer leurs risques climatiques, nombre d’entre elles ne parviennent pas à analyser ou à divulguer pleinement leurs risques climatiques et leurs émissions. La profession comptable doit contribuer à fournir des informations de haute qualité concernant le climat, afin de permettre aux investisseurs et aux autres parties prenantes de prendre des décisions mieux informées sur l’allocation des capitaux et d’inciter les entreprises à s’interroger sur la capacité de résistance de leurs stratégies et de leurs modèles économiques.

    5. Le Groupe de travail  sur la publication d’informations financières sur le climat créé par le Conseil de stabilité financière (FSB) a publié des recommandations largement acceptées pour une divulgation cohérente, comparable et fiable des informations liées au climat. Conjuguées aux rapports intégrés, ces recommandations devraient servir de base à l’intégration du risque climatique dans la réflexion et la communication d’une organisation sur la création de valeur à long terme.

    3. Rôle des comptables professionnels

    Les comptables exercent une influence sur les gouvernements, les organisations à but non lucratif et les entreprises, que ces dernières soient de grande ou de petite envergure. En vertu de leur responsabilité d’agir dans l’intérêt public, les comptables sont particulièrement bien placés pour renforcer les mesures concrètes de lutte contre le changement climatique en fournissant des informations et des analyses pertinentes, des rapports et des garanties visant à aider les organisations à créer et à protéger la valeur à long terme.

    Les comptables professionnels, de par leurs différents rôles au niveau de la gouvernance, de la stratégie et des opérations, apportent une contribution importante en aidant les gouvernements, les marchés de capitaux et les entreprises à dresser et à mettre en œuvre des plans d’atténuation et d’adaptation au changement climatique. L’IFAC entend poursuivre sa collaboration avec ses organisations membres et d’autres organisations afin de soutenir et de faciliter la participation des comptables professionnels à l’action pour le climat à travers les mesures suivantes :

    • Fournir des données et des informations objectives afin d’aider les organisations à fixer et à atteindre des objectifs d’émissions appropriés.
    • Participer aux efforts visant à intégrer les risques liés au changement climatique dans la gouvernance, la stratégie, les finances et les opérations, et permettre la diffusion d’informations fiables et utiles à la prise de décision en matière de climat.
    • Communiquer des informations sur les incidences financières du risque climatique et sur la manière dont celui-ci est lié aux recettes, aux dépenses, à l’actif, au passif et au capital financier.
    • Garantir les informations sur le climat afin de renforcer la confiance du public en matière de divulgation d’informations[6] et de faciliter les flux de capitaux vers les organisations durables.
      • Fournir des conseils sur les changements potentiels de la législation fiscale en matière de réglementation des émissions et contribuer à répondre aux exigences fiscales en constante évolution qui subissent les effets du changement climatique.

    6. La garantie de la divulgation des informations sur les émissions de GES au niveau national ou au niveau de l’entité est soutenue par la norme internationale sur les missions d’assurance 3410 qui couvre les déclarations relatives aux GES

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  • Lutte Contre la Corruption et le Blanchiment D’argent

    Les conséquences de la corruption sont considérables et étendues, allant des coûts directs subis par les individus et la société, à la promotion de comportements criminels et à la perte de confiance dans les institutions. Ancrés dans un code éthique solide, les comptables professionnels du monde entier jouent un rôle essentiel dans la lutte contre la corruption. Ils confèrent une transparence, une pertinence et une intégrité essentielles aux systèmes qui sous-tendent les économies florissantes, et réduisent la profitabilité de la corruption, la rendant plus facile à prévenir, à détecter et à corriger.  Le plaidoyer de l’IFAC en la matière traduit notre ferme conviction que servir l’intérêt public en luttant contre la corruption, y compris le blanchiment d’argent, se situe au cœur des activités de la profession comptable.

    1. Plan d’action anticorruption du G20

    L’IFAC soutient le Plan d’action anticorruption 2019-2021 (Plan d’action) du G20, qui nous sert de cadre pour notre plaidoyer contre la corruption.

    • Nous souscrivons au principe du Plan d’action selon lequel la prévention et la lutte contre la corruption sont essentielles à la construction de la prospérité économique nationale et mondiale, et qu’aucun pays n’est à l’abri. 
    • Nous soutenons également l’ODD 16 de l’ONU Paix et justice : Institutions fortes, avec l’accent mis sur la cible 16.5 : Réduire nettement la corruption et la pratique des pots-de-vin sous toutes leurs formes, et sur la cible 16.6 : Mettre en place des institutions efficaces, responsables et transparentes à tous les niveaux
    • Nous sommes convaincus du fait que la profession comptable peut et doit faire progresser le Plan d’action et peut avoir le plus grand impact dans les domaines de la lutte contre le blanchiment d’argent, de la dénonciation des abus, de la transparence du secteur public et du secteur privé.
    • Nous prenons bonne note de l’intention du G20 de renforcer l’engagement avec le monde des affaires dans la mise en œuvre du Plan d’action, et l’IFAC est résolue à s’engager avec le G20 afin d’atteindre ces objectifs.  Nous entendons tenir les décideurs politiques mondiaux responsables des progrès réalisés dans la mise en œuvre de leurs engagements et invitons nos organisations professionnelles comptables (OPC) membres à suivre la même voie à l’égard de leurs décideurs politiques nationaux. 

    2. Lutte contre le blanchiment d’argent

    Le blanchiment d’argent et la corruption forment un binôme indissociable, mais le blanchiment d’argent est également lié à un large éventail d’autres activités criminelles sous-jacentes. Bien que la politique de lutte contre le blanchiment d’argent ait toujours été centrée sur les institutions financières – et des progrès considérables ont été réalisés – nous reconnaissons que les entreprises et les professions non financières, y compris la profession comptable, sont également confrontées à des risques de blanchiment d’argent. La profession comptable revêt une importance capitale dans la lutte contre le blanchiment d’argent, et il lui revient le devoir d’atténuer ces risques.

    • Nous soutenons les efforts de lutte contre le blanchiment d’argent au niveau national et international, y compris les activités du Groupe d’action financière (GAFI).
    • Nous soutenons l’inclusion pragmatique, équilibrée et centrée sur les résultats de la profession comptable dans le cadre juridique et réglementaire de la lutte contre le blanchiment d’argent, (p. ex., l’inclusion de la profession comptable dans les normes du GAFI).  Les normes internationales et leur mise en œuvre au niveau national doivent tenir compte des réalités des risques présentés, des mesures déjà établies (p.ex. le Code international de déontologie des professionnels comptables de l’IESBA), et des coûts et avantages de la réglementation.  Cette approche est conforme aux Principes de l’IFAC pour une réglementation intelligente.
    • Nous soutenons les initiatives visant à accroître la transparence de la propriété effective des entités et des constructions juridiques permettant aux autorités compétentes de déterminer la propriété effective en temps utile.  Dans le cadre de l’élaboration de la politique et des initiatives nationales en matière de transparence de la propriété effective, les autorités nationales devraient étudier attentivement les avantages probables en termes de lutte contre le blanchiment d’argent, en les mettant en regard avec les questions de respect de la vie privée et de charge opérationnelle, notamment pour les petites et moyennes entreprises et les pratiques comptables, le tout dans le contexte des dispositions propres à leur juridiction.
    • Nous entendons soutenir davantage nos membres en stimulant le partage d’informations entre les OPC sur les risques de blanchiment d’argent et en les aidant à atténuer ces risques au moyen du renforcement de leurs capacités. Nous invitons également les OPC à envisager un engagement plus fort avec les services d’application de la loi et les autres parties prenantes concernées dans leur juridiction sur les questions de blanchiment d’argent.
    • Nous invitons les cabinets comptables et les OPC à tenir compte des lignes directrices de l’Approche fondée sur les risques pour la profession comptable édictées par le GAFI lorsqu’ils élaborent leurs propres politiques et processus.  Un bon nombre d’OPC et de gouvernements ont également élaboré des lignes directrices pour la profession, ainsi que pour les OPC assumant des responsabilités de supervision, qui sont des exemples utiles à prendre en considération par d’autres juridictions.

    3. Lanceurs d’alerte

    Une protection efficace des lanceurs d’alerte et un traitement adéquat des divulgations protégées sont essentiels pour identifier les actes répréhensibles, promouvoir l’intégrité et prévenir la corruption.

    4. Transparence dans le secteur public

    Les dépenses publiques revêtent une importance vitale et peuvent se révéler vulnérables aux actes de corruption.  La transparence du secteur public revêt une importance capitale pour dissuader et mettre à nu les actes de corruption. Les normes comptables mondiales de haute qualité pour le secteur public jouent un rôle important dans le soutien de la transparence du secteur public et, par conséquent, dans la lutte contre la corruption. 

    • Nous soutenons le travail du Conseil des normes comptables internationales du secteur public (IPSASB) et militons en faveur de l’adoption au niveau mondial et de la mise en œuvre concrète des normes comptables internationales du secteur public (IPSAS) reposant sur la comptabilité d’exercice.
    • Nous invitons nos membres à militer en faveur de l’adoption et de la mise en œuvre concrète des normes IPSAS au niveau de leurs juridictions locales.
    • Nous jouons un rôle important dans la promotion et le soutien de l’adoption et de la mise en œuvre des IPSAS, notamment grâce à des actions de sensibilisation, au partage des bonnes pratiques, à la mise au point de conseils et au renforcement des capacités des organisations professionnelles comptables.
    • Nous sommes convaincus du fait que la combinaison des normes IPSAS, de cadres efficaces de dénonciation et des puissants fondements éthiques de la profession comptable, agissant ensemble, permet de réduire au minimum les possibilités de corruption et la rentabilité de celle-ci. 

    5. Transparence dans le secteur privé

    Le secteur privé constitue un partenaire essentiel des gouvernements dans la lutte contre la corruption, et son engagement en faveur de la transparence joue un rôle essentiel dans la réalisation des objectifs de lutte contre la corruption.  Des normes mondiales de haute qualité en matière de comptabilité et d’audit, ainsi que d’éthique, jouent un rôle considérable dans le soutien à la transparence du secteur privé et, aussi dans la lutte contre la corruption.

    • Nous soutenons les Principes directeurs du G20 en matière de transparence et d’intégrité du secteur public, tels qu’ils ont été traduits par l’OCDE, l’ONUDC et la Banque mondiale dans le Manuel d’éthique et de conformité sur la lutte contre la corruption au sein des entreprises..
    • Nous soutenons la démarche du Conseil des normes internationales d’audit et d’assurance (IAASB) et du Conseil des normes internationales de déontologie comptable (IESBA) et militons en faveur de l’adoption et de la mise en œuvre concrète, au niveau mondial, des Normes internationales d’audit (ISA) et du Code international de déontologie de l’IESBA (« le Code »).
    • Nous invitons nos membres à militer en faveur de l’adoption et de la mise en œuvre concrète des normes IPSAS et du Code au niveau de leurs juridictions locales.
    • Nous jouons un rôle important dans la promotion et le soutien de l’adoption et de la mise en œuvre des ISA et du Code, notamment grâce à des actions de sensibilisation, au partage des bonnes pratiques, à la mise au point de conseils et au renforcement des capacités des organisations professionnelles comptables.
    • En améliorant les rapports d’entreprises, celles-ci peuvent être amenées à accroître la transparence en matière de corruption et de blanchiment d’argent, contribuant ainsi à la lutte contre ces fléaux. 
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    *** Veuillez noter: il s'agit d'un événement réservé aux membres PAFA et FIDEF uniquement - mais sera diffusé en direct sur la chaîne YouTube de IFAC ***

    L’IFAC, la FIDEF et la PAFA sont très heureuses d'annoncer que la traduction française de IFAC Outil d'évaluation de la préparation numérique PAO est est disponible en ligne!

    Nous vous invitons à participer à un webinaire le 10 mars 2021 à 15:00 CET (Paris) / 09:00 EST (New York), afin de fournir des informations supplémentaires sur l'outil, son objectif et de répondre à vos questions